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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 23:06

Je vous présente Sonia et Alexandre Poussin, un couple qui apparait à mes yeux comme l'incarnation parfaite de la dimension humaine du voyage. Pour vous résumer l'aventure, que je vous supplies de lire si ce n'est pas déjà fait (Africa Trek Tome 1et 2), ce couple a effectué 14 000 km à pied en partant du Cap de Bonne Espérance le 1er Janvier 2001 pour terminer au Lac de Tibériade 3 ans et 3 mois plus tard.

"Il n'y a d'aventure qu'humaine"

Sonia et Alexandre sont partis à la rencontre des Africains d'aujourd'hui avec pour seul bagage un léger sac à dos contenant quelques vivres et de quoi affronter les caprices du ciel, ajouter à cela un appareil photo et une caméra pour nous faire vivre leur aventure de l'intérieur « Cette légèreté est volontaire. Elle nous contraint à rencontrer pour survivre, à avancer pour rencontrer ». En effet, cette marche à été jalonnée par une formidable chaîne de rencontres formée de près de 1 200 personnes tout au long du périple. Marcher pour tous les soirs rencontrer le "sauveur du jour", voilà l'opium de ce voyage, ajouter à cela le désir de remonter le grand Rift Africain afin de "marcher dans les pas de l'Homme".

"La liberté c'est ce fixer un but et tout faire pour l'atteindre"

Pour Alexandre ce voyage symbolisait la Liberté car dans le dénuement ils échappaient à toutes les tentations de notre société de consommation.  Avec comme axe directeur le grand Rift, les Poussin ont laissé agir leur intuition et goûté à l'éveil des sens à travers la géographie vernaculaire « Notre mode d’orientation est intuitif. Nous n’avons ni cartes, ni GPS, ni boussole. Mais un principe : un chemin conduit toujours à l’homme ». Leur aventure est une formidable leçon d'humilité pour nous occidentaux mais elle reste cependant à l'image de ce que peuvent vivre chaque jours nombre de femmes, hommes et enfant sur ce continent aux milles richesses.

A l'aube de mon départ pour un voyage qui n'est pas à la mesure du leur, je puise beaucoup dans leurs expériences, leurs mots, leurs émotions. Si bien d'autre auteurs nourrissent mes songes: Kerouac, Thoreau, Bouvier, Monod, Saint Exupéry et j'en passe... Sonia et Alexandre ont cette dimension de l'accomplissement et surtout, surtout cette dimension romantique qui ne peut laisser indifférent! Cet amour qui les anime durant trois belles années et qui les pousse à se partager et regarder dans la même direction les a conduit à terminer le voyage à trois puisque Sonia a appris qu'elle était enceinte en Egypte.

J'ai beaucoup d'admiration pour leur courage et leur foi en l'Homme et je les remercie de m'avoir porté sur les pistes africaines avec autant de légèreté. Ils ont cimenter en moi ce goût du voyage humain alors ces quelques mots seront, je l'espère, à la hauteur de mon enthousiasme pour leur aventure.




Africalement 
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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 22:50

Comme un baptême et parce que je sais qu’une fois loin d’ici ma plume va s’emballer et puiser son encre dans mon cœur, je me lance dans le récit, dans mon récit. Celui de mes pérégrinations sur cette Terre qui ne tourne plus tout à fait rond et celui de mes divagations de l’esprit dans cette tête qui n’a jamais tourné bien rond. J’espère juste échapper aux jugements hâtifs et au manque de compréhension de certains, j’aimerais juste partager ma vision de cette aventure et en aucun cas me justifier d’un choix que beaucoup trouve « fou ».

 

D’autres donneraient à cet article un nom évocateur comme « pourquoi ce voyage ? » et se disculperaient de leur démission temporaire envers ce monde à grand coup de « parce que les paysages », « parce que le dépaysement », « parce que l’aventure », « parce que l’Homme » etc.... Moi j’ai mille raisons de partir et mille raisons de rester, alors ce qui fait poids dans la balance c’est tout mon être qui tend vers un ailleurs depuis si longtemps.

 

Le voyage sera pour moi une retraite, je me vois étouffant dans ce monde que je me tue à comprendre, alors la route sera une bouffée d’oxygène. A ce pourquoi lancinant, quelle thérapie ? J’ai l’impression de boire chaque jour mes pensées jusqu'à la lie, ivre de tout cela le départ sera peut être salvateur. Mais attention, je ne pars pas à la recherche d’un monde meilleur, il est tout aussi dur et parfois bien plus ailleurs, mais être de passage modifie certainement les choses. En effet, être de passage ne signifie pas seulement consommer un territoire, c’est aussi s’en imprégner grâce à tous ces gens qui seront sur ma route et qui me donneront chacun un petit bout de vie pour mieux comprendre tous les paradoxes d’un continent à l’image de notre monde. Ces rencontres, je l’espère, déposeront chacune une pierre contribuant à l’édification de mon Moi en me frottant à toutes ces visions de la vie, toutes ses expériences, tous ces sourires, tous ces dangers, tous ces petits bonheurs qui m’attendent.

Pour reprendre un homme qui a participé pleinement au mûrissement de ce voyage, je ne me considère pas comme un « apologue de l’errance » à me dire que je vais aller trouver ailleurs la pierre philosophale mais au contraire partir à la rencontre des hommes participe plus d’une quête de construction que de déconstruction du monde. Je le répète, je ne pars pas le poing levé car tout va mal ici, je veux juste m’offrir un regard différent sur le monde que celui qui m’est offert chaque jour par ces vomissures cathodiques imposant un chemin stéréotypé à nos pensées.

 

Je ne crois pas avoir envie de plus d’explications car le voyage a sa raison que la raison ignore et puis le mien sera un peu comme ces nuages auxquels on attribue souvent une forme bien personnelle, voire imaginaire. Alors ceux qui liront mes lignes accepteront de regarder avec moi vers le ciel pour qu’on y voit tous notre nuage.

 

Le prix à payer, parce qu’il y en a toujours un, c’est de s’éloigner de la famille et des gens que l’on aime. Mais j’allégerais mon sac à dos pour pouvoir charger mon cœur de belles images et de bons moments afin que leur amour me porte dans les étapes difficiles. L’idée d’embrasser de véritables parties de moi-même avant de prendre la route pour plusieurs mois m’effraye déjà, pourtant le choix est là et reculer m’obligerait à tricher et prendre encore une fois l’un de ces boulevards conventionnels en lorgnant avec envies sur tous ces chemins annexes.

 

La vie c’est comme un stylo, on écrit tant qu’il y a de l’encre. Moi j’ai un stylo quatre couleurs...

 

 

Américalement

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25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 19:57
Parcequ'il faut bien choisir une route et parce que cela rassure les gens qui restent, j'ai tracé quelques traits sur une carte. Pour rendre cette aventure moins abstraite et d'ors et déjà donner un petit goût d'évasion à vos vies pas toujours baignées de soleil, voici le chemin que devrait prendre ma vie pendant ces quelques mois.


Le grand départ s'effectuera de la région de Ottawa au Canada. A travers ce vaste pays je serais épaulé par mon fidèle compagnon Soufiane, qui me quittera (peut être) arrivés à Vancouver. De là, et après avoir passé près d'un mois ensemble, je devrais prendre la tangente vers les Etats-Unis et plus particulièrement le sud ouest, a travers les  grands parcs nationaux. Les semaines et les mois suivant me permettront d'avaler pas moins de 70° de lattitude, une expérience qui n'est pas donnée à tout le monde et qui me fascine d'avance. Cette lente descente débutera sur les chaudes terres d'Amérique centrale, à travers le Mexique, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua, le Costa Rica et le Panama.




Ensuite je foulerais le sol de l'Amérique du sud en franchisant la porte par l'Equateur, le Pérou, le Chili et enfin l'Argentine où m'attend Ana, une formidable jeune femme originaire de Bahia Blanca qui effectue son doctorat à Clermont-ferrand dans le laboratoire de Géographie Physique dans lequel j'ai fais mon master. J'ose espérer que cette terre aura la couleur et la chaleur de l'accent d'Ana, sans compter sur ce formidable entrain de vie qui l'habite et qui fait déjà vibrer en moi cette envie de vivre chaque jour à 100%. Enfin, si mon porte monnaie me le permet je continuerais à travers le Brésil pour rejoindre la Guyane où Emilie et Rémi, professeurs d'EPS tout récemment expatrier, m'acceuillerons peût être pour quelques jours.



Quand je ferme les yeux des centaines d'images m'arrivent en cascade et je ne peux pas m'empêcher de rêver des parcs nationaux nord américain, des ambiances chaudes et humides de l'amérique centrale ou encore des grands espaces de l'amérique du sud.
De août 2008 à Février 2009, j'ai 7 sept mois pour vivre cette retraite sur les routes de cet immense continent où j'espère en secret avoir la chance de gommer cette course après le temps qui nous caractérise tous. Je veux vivre cette fraction de vie comme tombé dans un coma occidental, oublier cette frénésie et faire de chaque jour une nouvelle vie, goûter du bout du coeur les émotions d'un éphémère.


Certains ce diront que c'est une aventure bien ficelée, soit, il faut bien avoir un but ! Cependant, si le hasard de la vie met sur ma route une heureuse rencontre, de quelque ordre que ce soit, j'y réfléchirais sérieusement. En effet, je pars avec à l'horizon cette ligne d'arrivée que j'ai tracé, synonyme de retour en France, mais si une belle étape intermédiaire se propose à moi, je ne la laisserais pas filer entre mes doigts.


Quelques chiffres :

Combien de levés de soleil lointains ?  Plus de 200
Une bien longue descente...  70° de latitude
A rendre folle une rollex  12 fuseaux horaires
1 km à pied ça use, ça use ...  Près de 15 000 kilomètres
Accepter les frontières diplomatiques pour s'ouvrir au monde  14 frontières



Americalement
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