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5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 09:29
C'est au beau milieu du Golden Gate Park, en plein cœur de San Francisco, que j'écris ces quelques lignes, en faisant le point sur un mois de voyage. Alors, j'ai cette impression qu'entreprendre une aventure comme la mienne ne relève pas d'un simple désir de voyage mais représente réellement un choix de vie. En effet, depuis plusieurs semaines maintenant j’apprends, j’apprends avec une intensité et une conviction jamais égalée. J'apprends tout d'abord à vivre, minutes après minutes, sans projections qui pourraient m'effrayer, sans constructions de l'avenir. J’apprends à vivre chichement avec quelques affaires justes nécessaires et sans profusion de nourriture qui me serait inutile et consommatrice de capital. J'apprends à communiquer dans une langue qui n'est pas la mienne et je me surprends même à penser avec elle, dorénavant. Et puis surtout, j’apprends à échanger, à répéter ce qu'est ma vie, ce que je suis, où je vais, où j'ai été et je tente de comprendre au mieux la culture dans laquelle je suis totalement immergé. Tout cela est un choix de vie car la durée l'impose. Je ne peux pas juste me plier temporairement en me raccrochant à l'idée d'un retour prochain, non, il faut que je me fonde et que j'en fasse mes habitudes et mon bien être afin de m'assurer la sérénité psychologique nécessaire. Ce cap d'acceptation est une fabuleuse expérience, très excitante, mais terriblement déconcertante lorsqu'il faut faire face aux périodes de doutes. Ces moments se sont présentés à deux reprises d'ors et déjà, et prennent la forme d'un bombardement d'images des proches qui fini par créer une boule au ventre et une profusion de questions : vais-je y arriver ? Vais-je réellement passer ce cap de l'acceptation ? Est-ce que tous ces formidables moments déjà écoulés seront suffisants pour faire contrepoids face à ces quelques minutes de frayeur ? Lorsque je traverse ces moments j'ai l'impression d'être prisonnier de sables mouvants, pourtant en quelques secondes cela bascule à la faveur d'une belle rencontre où d'une place magnifique. C'est cela aussi l'aventure : le changement d'échelle temporelle. En effet, tout est imprévisible et changeant à la seconde, aussi bien les événements que les sentiments. Alors, aujourd'hui je pense qu'il me faut, plus que jamais, prendre la mesure des bons moments et savoir les apprécier à 100%. Par ailleurs, il me faut accepter les doutes pour en faire des moments d'introspection favorables au cheminement de ma pensée. D'autre part, ce que je retiens plus que tout de ces premiers jours sur ma route de l'initiation, ce sont ces sourires, ces tranches de rires, cette curiosité et l'humanisme offert par ceux qui ont jalonnés ma route. Je pense tout particulièrement à Max et Lorraine, Josée et Elizabeth, Samira et sa famille, Nadia, Dominic, Mélanie, Alice, Alex, Jamee, Angelina, Claire, Yohan, Jeremy et les autres. Aujourd'hui, à la manière de Candide je suis peut être naïf en pensant "tout va bien dans le meilleur des mondes", mais j'ai bien conscience d'être privilégié lorsque ma seule préoccupation au lever, est de voir si le soleil brille et d'imaginer ce que sera ma journée. Je vis dorénavant ce qui a fondé mes rêves lors de si nombreuses nuits. Pour moi le soleil est au zénith et seul un voile de nuage vient troubler gentiment son éclat, le voile du manque, le manque de vous Tous. C’est le prix à payer, la pitance du voyageur, et je compte bien récupérer les intérêts du capital d'amour qui sommeille, ou qui s'exprime que virtuellement à l'heure actuelle, dès mon retour. Enfin, je suis totalement déconcerté par l'intérêt que vous portez à mes récits et je vous en remercie grandement. En effet, il n'y a d'aventure que dans le partage et ce blog est votre fenêtre sur la mienne.


Californicalement.



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